27 septembre 2010

C'est sérieux c'est interressant!

Une histoire politique du pantalon

Christine Bard

Sciences humaines / Histoire

Date de publication : 19/08/2010

edition le seuil.

Successeur de la culotte, le pantalon symbolise la masculinité et, partant, le pouvoir, comme en témoigne le dicton « porter la culotte ». Au cours de la Révolution, il se charge d’une signification plus précise en exprimant les valeurs républicaines et devient un élément clé du nouvel ordre politique. Mais l’Ancien Régime continue pour les femmes, qui, sur le plan tant vestimentaire que social, n’accèdent ni à la liberté ni à l’égalité. Privées de droits, assignées à résidence dans leur genre, elles sont interdites de pantalon.

Rien de tel qu’un interdit pour susciter le désir… Surchargé de fantasmes, le pantalon accompagne toutes les transgressions qui jalonnent la route de l’émancipation des femmes. Artistes, féministes, révolutionnaires, voyageuses, actrices, lesbiennes, sportives, innombrables sont les femmes connues et inconnues qui s’approprient l’habit masculin. Il faut attendre les années 1960-1970 pour que le pantalon soit féminisé et devienne un vêtement mixte. Fin de l’histoire ? Pas tout à fait. Pourquoi l’ordonnance de 1800 interdisant aux femmes de s’habiller en homme n’est-elle toujours pas abrogée ? Pourquoi les collégiennes ne portent-elles plus que des pantalons ? Pourquoi une « journée de la jupe » ? L’actualité des questions de sexe et de genre gagne à être située dans l’histoire longue de la peur de la confusion des rôles et de la contestation du pouvoir masculin.

Christine Bard, professeure d’histoire à l’université d’Angers (CERHIO / Centre d’histoire de Sciences Po), est notamment l’auteure des Garçonnes (Flammarion, 1998) et de Ce que soulève la jupe (Autrement, 2010).

Moins sérieux mais dans la même zone:

Du haut-de-chausses suggestif qui choque les religieux à l'arrogance du jean moulant, "Braguettes" (éd. du Rouergue) remonte avec volupté cinq siècles d'histoire au plus près du corps masculin au travers de tableaux et de photographies, radioscopies intimes des moeurs d'une époque. Rabelais est probablement l'inventeur du mot, lui qui parlait "d'hypocrites braguettes pleines de vent" et assurait que Panurge était comme son maître Pantagruel "un bon braguard". Un terme qui désignait au XVe siècle les jeunes gens recouvrant avec magnificence leurs parties intimes, explique Colette Gouvion, auteur de ce livre aussi truculent qu'érudit, écrit avec l'aide précieuse d'une historienne de l'art, Khadiga Aglan.

Braguettes, une histoire du vêtement et des moeurs" - Colette Gouvion et Khadiga Aglan - éditions du Rouergue - 144 p.

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