Dans le silence du vent, par Julie
Dakota du Nord, à la fin des années 90, une famille sympathique, cultivée et aimante nous invite dans son quotidien pour nous donner à observer la réalité de la vie dans une réserve Indienne d’Amérique. Le père est un magistrat apprécié. La mère travaille aux bureaux de l’administration tribale. Le fils amorce son adolescence et termine ses années collège. Et c’est dans le regard de ce garçon de treize ans qui, en quelques mois, conquiert sa conscience d’adulte que nous allons suivre l’intrigue. Car tout allait tranquillement jusqu’à ce que cette famille soit frappée de plein fouet par la violence. Il est arrivé quelque chose de grave à sa mère : la voix tonnante et légitime du père qui emplit le hall des urgences pour que l’hôpital s’occupe de sa femme sans tarder. Sans tout comprendre, le garçon est témoin de l’émotion que dégage son père, tendu de douleur et retenant sa colère. Un spectacle qu’il est trop jeune pour supporter. Pourtant il veut partager la peine de son père et s’élance vers lui pour le serrer dans ses bras trop courts de jeune adolescent. C’est en cet instant suspendu de regards échangés qu’il a perdu sa naïveté d’enfant.
Puis s’ensuit le cauchemar de l’enchevêtrement de lois qui dans les affaires de viol font obstacle aux poursuites judiciaires, dans les réserves plus qu’ailleurs. Ce qui va ajouter à l’agression physique et transformer l’enquête en une situation d’ « agression de la conscience nationale américaine »...
Puis s’ensuit le cauchemar de l’enchevêtrement de lois qui dans les affaires de viol font obstacle aux poursuites judiciaires, dans les réserves plus qu’ailleurs. Ce qui va ajouter à l’agression physique et transformer l’enquête en une situation d’ « agression de la conscience nationale américaine »...
Dans le silence du vent, Louise Erdrich, Editions Albin Michel, 22,50 euros
La lettre à Helga
«Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l'été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi.» Ainsi commence la réponse - combien tardive - de Bjarni Gíslason de Kolkustadir à sa chère Helga, la seule femme qu'il aima, aussi brièvement qu'ardemment, d'un amour impossible.
Et c'est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires, et sa charge de contrôleur du fourrage, on découvre l'âpre existence qui fut la sienne tout au long d'un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gíslason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave, pétri de poésie et d'attention émerveillée à la nature sauvage.Ce beau et puissant roman se lit d'une traite, tant on est troublé par l'étrange confession amoureuse d'un éleveur de brebis islandais, d'un homme qui s'est lui-même spolié de l'amour de sa vie.
Quelques réserves de lectrices sur le style et certains passages du livre....
Selon la dure loi du karma, Ximen Nao est condamné à être réincarné en animal. Âne, puis bœuf, cochon, chien ou singe : il revient dans son village, partageant le quotidien de ses descendants. Témoin discret et acteur décalé, comique et déguisé, il suit cinquante ans durant le destin d’une communauté de paysans. Et justement, dans le village, vit un petit drôle mal élevé et terriblement bavard : Mo Yan.
« Un art imparable de conteur, mêlant la cruauté au burlesque, le surréalisme à un réalisme horrible. » Le Monde Magazine
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