Dans le bureau de feu Thomas Colbert, un magnat du commerce maritime, Philippe Zafar, le jeune préposé au classement des archives, découvre un bref texte manuscrit, fort compromettant pour celui qui s’en avérerait l’auteur.
Aveux déguisés du défunt? Exercice littéraire sans conséquence? Philippe Zafar se lance dans une enquête qui va vite prendre une dimension à laquelle rien ne l'avait préparé.
On retrouve dans ce roman d’aventures, déployé sur un siècle et trois continents – de l’Amérique du Nord aux tropiques –, l’écriture vive et talentueuse de François Garde dont le précédent livre, Ce qu’il advint du sauvage blanc, a été récompensé par huit prix littéraires, parmi lesquels le prix Goncourt du premier roman.
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La table de la cuisine est devenue trop longue. Ils ne sont plus que deux à s'y installer : le frère et la soeur, Marie et Jean Santoire, célibataires et taiseux. Les parents sont morts, Marie a fermé l'étage des chambres. De l'autre côté de la route, il y a la vie, ça grouille d'enfants qui courent, de femmes aux robes colorées. Ces ouvriers agricoles ont commencé petits, mais à force de travail, d'emprunts et de mariages, ils sont devenus forts et modernes. Marie les regarde, rumine - son frère dit qu'elle « ramone ». Marie et Jean n'ont rien connu, ils mourront bientôt sans laisser de traces. Ils sont « les derniers Indiens », des survivants. Marie-Hélène Lafon économise les mots et les effets pour dire ce monde pourrissant.
Dans ses nouvelles (Liturgie, Organes) comme dans ses précédents romans (Le Soir du chien, Sur la photo), toujours elle élimine le superflu, décrit l'âpreté du quotidien, les jours décolorés, la terre qui colle aux chaussures et finit par épaissir les âmes comme les semelles. Avec des phrases courtes, avares d'adjectifs, elle dit la solitude, les silences, mais aussi les rituels : les naissances et les enterrements, le linge plié et déplié, la sexualité interdite. Les Derniers Indiens est une histoire d'attente et de mort, un livre sur l'orgueil qui vous empêche de traverser la route et vous laisse un jour, seul derrière la vitre de la cuisine, à surveiller ceux d'en face pour tenter de comprendre la recette du bonheur.
Le 16/02/2008 - Mise à jour le 12/02/2008 à 16h55
Christine Ferniot - Telerama n° 3031
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Le Fusil de chasse, ou les multiples facettes d'une impossible passion. Trois lettres, adressées au même homme par trois femmes différentes, forment la texture tragique de ce récit singulier. Au départ, une banale histoire d'adultère. A l'arrivée, l'une des plus belles histoires d'amour de la littérature contemporaine. Avec une formidable économie de moyens, dans une langue subtilement dépouillée, Yasushi Inoué donne la version éternelle du couple maudit.
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Dans la chaleur de l’été, un père conduit sa fille dans une ferme du Wexford, au fond de l’Irlande rurale. Bien qu’elle ait pour tout bagage les vêtements qu’elle porte, son séjour chez les Kinsella,des amis de ses parents, semble devoir durer. Sa mère est à nouveau enceinte, et il s’agit de la soulager jusqu’à l’arrivée du nouvel enfant. Au fil des jours, puis des mois, la jeune narratrice apprivoise cet endroit singulier, où la végétation est étonnamment luxuriante, les bêtes grasses et les sources jaillissantes. Livrée à elle-même au milieu d’adultes qui ne la traitent pas comme une enfant, elle apprend à connaître, au gré des veillées, des parties de cartes et des travaux quotidiens, ce couple de fermiers taciturnes qui pourtant l’entourent de leur bienveillance. Pour elle qui n’a connu que l’indifférence de ses parents dans une fratrie nombreuse, la vie prend une nouvelle dimension. Elle apprend à jouir du temps et de l’espace, et s’épanouit dans l’affection de cette nouvelle famille qui semble ne pas avoir de secrets. Certains détails malgré tout l’intriguent : les habits dont elle se voit affublée, la réaction de Mr Kinsella quand il les découvre sur elle, l’attitude de Mrs Kinsella lors de leurs rares sorties à la ville voisine…
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C’est dans un petit port du Sud de la France, où elle s’est installée pour raisons de santé, que Florence fait la connaissance de Florian. Peintre vieillissant, instable, réputé fou et pyromane, il n’aime rien tant que brûler et voir se consumer ses propres dessins. Encouragée par la psychiatre qui le “suit” de loin, Florence accepte de se mettre à son service. Et bientôt se forme autour d’eux, et de l’atelier aménagé pour l’artiste, un petit cercle d’amitié… Peindre le Déluge - et peut-être le livrer aux flammes -, tel est le grand œuvre que projette désormais Florian. De jour en jour, de mois en mois, il entraîne ses compagnons dans la folle entreprise de ce tableau démesuré qui les requiert corps et âme, qui les épuise et pourtant les transcende. Car cette œuvre est, comme notre monde, traversée par la violence des siècles, par le désastre et la splendeur d’une humanité toujours renaissante. L’art et la folie, le rêve et le délire, la vulnérabilité et l’inépuisable nécessité de créer, tels sont quelques-uns des chemins qu’Henry Bauchau propose à notre réflexion, et qu’il illumine d’une écriture aussi profonde que d’une magnifique fluidité.
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Tomac connut un destin exceptionnel. Fils d’une métisse affranchie et d’un Indien navajo, il vit le jour aux États-Unis au milieu du XIXe siècle. Garçon d’écurie, aventurier sur les mers de Chine, propriétaire d’un des plus célèbres lieux de divertissements moscovites, amoureux fou d’une jeune Russe de la bonne société… son parcours hors du commun nous plonge dans une époque riche en rebondissements, où gravité et légèreté se côtoient.
À travers la vie de cet apatride qui a connu tous les excès, dans le pire comme dans le meilleur, et qui a traversé le siècle sans état d’âme, se dessine une fresque humaine, sociale et historique passionnante qui nous entraîne de l’affranchissement de l’esclavage à la Turquie de Mustafa Kemal en passant par les comptoirs d’Asie et la Russie des tsars.
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la liste de mes envies
Jocelyne, dite Jo, rêvait d’être styliste à Paris. Elle est mercière à Arras. Elle aime les jolies silhouettes mais n’a pas tout à fait la taille mannequin. Elle aime les livres et écrit un blog de dentellières. Sa mère lui manque et toutes les six minutes son père, malade, oublie sa vie. Elle attendait le prince charmant et c’est Jocelyn, dit Jo, qui s’est présenté. Ils ont eu deux enfants, perdu un ange, et ce deuil a déréglé les choses entre eux. Jo (le mari) est devenu cruel et Jo (l’épouse) a courbé l’échine. Elle est restée. Son amour et sa patience ont eu raison de la méchanceté. Jusqu’au jour où, grâce aux voisines, les jolies jumelles de Coiff’Esthétique, 18.547.301€ lui tombent dessus. Ce jour-là, elle gagne beaucoup. Peut-être.
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Sylvain Tesson Dans les forêts de Sibérie.
Six mois dans une cabane sur les rives du Lac Baïkal, des livres, de la vodka, du thé, pas d'internet, pas de télévision. Seul avec soi même.Dans les forêts de Sibérie
Quelques extraits qui parleront mieux du livre que n'importe quel résumé!
" L'Homme libre possède le temps...En ville, les minutes, les heures, les années nous échappent. Elles coulent de la plaie du temps blessé. Dans la cabane, le temps se calme. Il se couche à vos pieds en vieux chien gentil et, soudain on ne sait même plus qu'il est là. Je suis libre parce que mes jours le sont. "
Aux antipodes, les diktats de Paris " tu auras une opinion sur tout! Tu réponderas au téléphone! Tu t'indigneras! Tu seras joignable!"
Credo des cabanes: ne pas réagir... ne jamais rebondir... ne pas décrocher... flotter légèrement saoul dans le silence neigeux ...s'avouer indifférent au sort du monde... et lire les Chinois.
Et Attention, ne commandez pas sur Amazon le barracuda, mais auprès de votre libraire favori! promis?..
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