18 avril 2012


lectures recommandées..........









Supplément à la vie de Barbara Loden

de Nathalie Leger
editeur : P.O.L
En 2012, elle publie Supplément à la vie de Barabara Loden chez P.O.L. un roman consacré à l'actrice et réalisatrice Barbara Loden.
 le destin de l'actrice et réalisatrice américaine qui cristallise de page en page les arguments d'une méditation profonde et émouvante sur la féminité.


Le nom de Barbara Loden, née en 1932, morte en 1980, est inscrit dans l'histoire du cinéma essentiellement pour deux raisons : actrice, elle fut la seconde épouse d'Elia Kazan, et, en 1970, la réalisatrice d'un unique long métrage, Wanda, dans lequel elle tenait le rôle-titre. Wanda, ou l'histoire d'une femme ballottée par la vie, épouse et mère ayant déserté, héroïne comme malgré elle d'un fait divers, un braquage ­raté qui lui vaudra quelques ­années de prison. Wanda, un ­visage « fermé, triste, obstiné ». Wanda, un mutisme et un mystère : « On ne saura jamais d'où vient la blessure qui condamne Wanda à la désolation, on ne saura jamais quelle ancienne trahison ou quel abandon lointain l'ont plongée dans ce désarroi sans aspérités et sans partage. On ne saura pas non plus de quelle perte, de quelle absence, elle ne peut se consoler, on la prend comme on se prend soi-même, dans l'aveuglement et l'ignorance, et l'impossibilité de mettre un nom sur la tristesse d'exister », écrit Nathalie Léger.

extrait de la critique de télérama.


à lire de la même Auteure,  l'exposition  editions POL où il est question de la contesse de Castiglione.




Le roi n'a pas sommeil

de Cécile Coulon
editeur : Viviane Hamy 
Plongeant dans une Amérique rurale qui semble droit sortie des livres de John Steinbeck ou de Larry Brown, Cécile Coulon (née en 1990) construit une histoire de famille marquée par la peur. William, le père, et Thomas, le fils, voudraient dominer la violence de leurs poings. La mère dort mal et ne dit rien. La maison qu'ils ont achetée les réunit chaque soir, mais le danger est dehors : dans la caserne où William classe les fiches de meurtriers avec celles de leurs victimes, à la scierie où travaille Thomas, au Blue Budd où il boit trop. Thomas fut un enfant très sage, il est devenu un adulte mutique et ombrageux.
Mais pourquoi et comment a-t-il poussé la mauvaise porte ? D'emblée, le lecteur sait que le dérapage a eu lieu, car le héros est né pour perdre. Cécile Coulon donne des pistes, accélère le rythme afin de maintenir le réalisme de son récit ten­du. Elle dispose quelques personnages secondaires pour peaufiner son décor. Puis, com­me libérée de ses obligations ro­ma­nes­ques, elle déploie sa fiction à l'aide de métaphores qui attirent le lecteur vers la forêt ou derrière la maison, quand le ciel devient rouge sang et que le vent chaud se faufile sous les vêtements. La nuit tombe, la mère sent l'herbe et la terre mouillée. Doucement, elle prend son enfant dans ses bras pour lui dire que le père est mort.
extrai de l'article télérama d'ici.


Quand la nuitCristina ComenciniJean Baisnée (Traduction)


Marina a l'allure fragile d'une jeune fille et a un fils de deux ans, qu'elle élève au mieux, en se reprochant de ne pas être une mère parfaite : trop égoïste, maladroite, impatiente, fautive. Elle part avec le petit Marco se reposer dans un hameau des Dolomites, à la frontière autrichienne, où elle loue un appartement à un montagnard du cru, Manfred.
Manfred a les yeux clairs et durs, les rides du guide de haute montagne, sa mère l'a abandonné, lui et ses frères, quand il était enfant, puis sa femme l'a quitté, le laissant seul, tout à son mépris du genre féminin. Ils n'ont rien pour se plaire, sinon un noyau de solitude qu'ils  partageront, brutalement quand la nuit vient, alors que montent le désir et l'absence de l'autre. Ils s'esquivent puis se trouvent, comme si le monde était soudain à eux. Dans ce roman intimiste écrit à deux voix, Cristina Comencini fait jaillir du silence des personnages, du paysage minéral qui les entoure, torrents, roches, éboulis, une prose enivrante et désespérée. Sommes-nous faits pour vivre avec l'autre ? Et si non, qu'en sera-t-il de nous ?

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