09 avril 2012



Bien plus que le lieu des aventures du Franc-Marin Corto dans Fable de Venise. Elle est le véritable creuset de l’imaginaire de Hugo Pratt. Sa Venise est celle de l’envers du décor, derrière les masques, c’est celle du labyrinthe de canaux, de rivières, d’îlots et de cours, où, enfant, il forgea son goût du mystère, de l’aventure, de la symbolique et de l’ésotérisme.
Cette Venise-là a, le plus souvent, échappé aux commentateurs. La ville, posée entre le ciel, la terre et l’eau est un trésor fabuleux, bariolé, exotique, dont les siècles de commerce avec l’Orient se reflètent dans les palais, les églises, les ruelles et les estaminets et dans lequel Hugo Pratt n’a cessé de puiser pour fertiliser son imaginaire.
Entrainant le lecteur sur les traces de Hugo Pratt, Joël Gregogna fait dialoguer la réalité de Venise avec l’imagination du conteur, comme ses photographies avec les dessins de Hugo. Franchir, sur leur pas, un passage dérobé au fond d’une ruelle, c’est basculer dans une histoire et une géographie poétiques .
A chaque porte ouverte, l’horizon s’éloigne, le cosmos s’agrandit et le voyage sans fin continue ; un voyage, le seul qui vaille, qui est, forcément, le voyage intérieur, celui qu’a effectué toute sa vie Hugo Pratt, et auquel Joël Gregogna nous invite , nous en offrant le fil d’Ariane.

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